Le procès de l'ancien président du Liberia Charles Taylor débute lundi 7 janvier à La Haye, devant le Tribunal spécial pour la Sierra Leone, où il devra répondre de crimes de guerre commis entre 1991 à 2002. Ce procès, dont les débats devaient débuter au mois de juin dernier, avait été suspendu pour laisser à l'accusé un délai supplémentaire pour préparer sa défense.

Charles Taylor comparaît pour avoir soutenu les rebelles du Front révolutionnaire uni (RUF) ayant martyrisé les civils durant la guerre en Sierra Leone (1991-2001), qui a fait près de 120 000 morts et des milliers de mutilés, en échange d'un nombre encore inconnu de diamants et d'autres ressources naturelles rares de ce pays voisin. Il doit répondre de onze chefs d'accusation, notamment de meurtre, viol et recrutement d'enfants soldats.

Aujourd'hui âgé de 59 ans, il se dit innocent et a boycotté l'ouverture officielle du procès, marquée par une controverse sur les ressources allouées pour sa défense. L'ancien homme fort bénéficie d'une aide juridictionnelle bien qu'il soit soupçonné d'avoir amassé une fortune personnelle considérable.

144 PERSONNES APPELÉES À TÉMOIGNER

Lundi, les juges entendront le témoignage d'un expert qui démêlera les fils du trafic de diamants, puis une victime des exactions commises pendant le conflit, qui fut un temps membre de l'entourage de l'ancien chef de guerre.

Durant les mois que va durer la procèdure, dont le terme n'est pas attendu avant la fin 2009, 144 personnes seront appelées à témoigner.

Dimanche, à Monrovia, la capitale du Liberia, des parents et des amis de l'ancien président ont participé à un service religieux célébré à son intention, et ont prié pour son acquittement. Dans sa prédication, le pasteur Gardea Johnson a déclaré aux fidèles que le procès de M. Taylor s'inscrivait dans le cadre d'une conspiration internationale et a assuré que son Eglise le soutiendrait parce que c'est "un enfant de Dieu".