Canalblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
Publicité
Le Blog de Henri Gossé
Le Blog de Henri Gossé
Derniers commentaires
Archives
5 janvier 2009

Reportage sur mon voyage en Cote d' Ivoire (1ère partie)

Jeudi 18 décembre, il est 6 heures du matin. Le soleil qui avait la peine du monde pour se coucher la veille a dû oublier l´heure du réveil. Il fait encore noir dans la petite ville de Banfora au sud du Burkina. C´est dans cette pénombre que nous prenons la voiture pour la Côte d´Ivoire. Une Côte d´Ivoire que je n´avais pas vue il y a neuf ans !
La route est assez bonne malgré de nombreux nids de poule ça et là. Sans m´en rendre compte, et sans m´avertir, le soleil que j´attendais s´était pointé quelques minutes plus tard comme pour me dire, « je suis là ! ». La voiture, tel un couteau dans du beurre, déchirait vents et buée pour me laisser une sensation douce sur une peau qui n´avait pas connu la moindre crème il y a des mois. Deux heures suffisent pour nous conduire à la frontière du Burkina, au dernier poste de police burkinabé de Nangologo. Après les formalités de contrôle, chemin est pris pour la Cote d´Ivoire. Un pont dépassé et un panneau nous informe que nous sommes les bienvenus en Cote d´Ivoire. La route, du moins le tronçon jusqu'à´à Ouangolo, contrairement à ce que j´avais entendu est bonne. Les rebelles ou militaires selon le côté où l´on se trouve perçoivent des taxes sur chaque transport de marchandises ou même de personnes privées pour entretenir leurs soldats, les routes et leurs poches. Un ami militant du FPI pour justifier les détournements massifs des dirigeants de son parti affirmait à qui voulait l´entendre « Quand vous êtes dans un même gouvernement avec des ignares et des incultes qui, d´une façon impolie et malveillante affirment et montrent leurs richesses volées ou issues d´un pillage systématique, il ne vous reste qu´à faire comme eux, c´est-à-dire détourner de l´argent. » je pensais à l´idiotie de son argument quand je vois devant moi, juste au bord de la route, un panneau sur lequel est écrit ceci. « Bienvenus en zône Fafn : La douane. » Un jeun homme dont l´âge certainement ne vaut pas les 20 ans s´approche de moi. Son visage brillait de sueur et de crasse. Il porte un treillis militaire avec des chaussures qu´on appelle familièrement les « lèkès ». Dans un français approximatif, il s´adressa à moi. « Vous venez de où et vous parti où ? » ; et comme je ne répondais pas à ce type de langage, il s´adressa à moi en Dioula pour être plus sûr. Je lui réponds que je venais de Ouagadoudou et que je vais fêter le Noël avec ma famille à Bouaflé. Dans son français approximatif, je réussis à comprendre qu´il nous demande d´avoir un laisser passer qui coûte 10.000 fcfa. Après d´âpres discussions, il accepte la somme de 3.000 f cfa et nous laisse passer. Là assis à coté de la route, un groupe de 10 rebelles prennent leur thé et lisent le coran. Je remarque juste que trois d´entre eux portent une barbe qu´on aurait vite fait d´assimiler à un groupe de terroristes aux États-Unis.

L´état de la route donc jusqu'à´à Ferké était relativement bonne, malgré de nombreux nids de poule. On nous avait dit que les routes dans les zones rebelles étaient très dégradées faute d´entretien. Rouler à plus de 100 km/h était impossible. Après un heure de route, nous arrivons à un autre poste de rebelle où on nous demande de contribuer à hauteur de 200 F cfa pour l´achat de sucre de leur thé ! Quelle puanteur ! Après avoir pillé une économie alors en difficultés et après avoir tué et égorgé d´innocentes personnes, ces rebelles veulent qu´on leur paie leur sucre ?! Sacrilège des sacrilèges ! Mais je n´ai pas le choix, il faut faire vite pour quitter cette merde de zone qui me paraissait être une partie d´un pays autre que la Côte d´Ivoire. Les enfants ont des ventres ballonnés. D´autres tiennent en bandoulière une boite de tomate. Ce sont des enfants mendiants que les maitres coran envoient en « croisades de mendicité ». Une amie française m´avait dit à propos de ces enfants mendiants, que le coran autorisait à qui voulait apprendre à être humble, de passer par la mendicité ; donc on apprenait à ces enfants l´humilité en les lançant sur la route de la mendicité au lieu de celle des écoles. D´ailleurs, quelle école ? Il n´y en a pas eu de vraie si ce n´est cette année avec les affectations d´enseignants dans ces zones. Pour ne pas perdre ces milliers d´enfants nés au nord dans la période de crise, le gouvernement ivoirien, pour encourager les enseignants à retourner dans ces zones, leur octroie, en plus de leurs salaires mensuels une indemnité de 400.000 fcfa par an. De plus, l´électricité et l´eau sont gratuites dans ces zones. Malgré ces avantages, le gouvernement peinait à satisfaire la demande en enseignants dans ces zones. Peu étaient ceux qui voulaient retourner dans une zone toujours sous contrôle rebelle. Un ami m´avait dit qu´il avait vu de ses yeux un homme tabassé par un rebelle qui l´accusait de l´avoir sali avec la poussière en le dépassant.

Un gros trou dans lequel nous sommes entrés me remet les idées en place. Devant nous, on pouvait voir une haute entenne que je crois être celle de la télévision, de la RTI s´entend. Cette antenne sert aujourd'hui pour la télé des rebelles baptisée TV ma patrie, Cette dernière retransmet des émissions de TV5. Quelques fois, il y a des interruptions pour faire passer en Dioula des communiqués. Bouaké, pour ceux qui la connaissaient avant la crise est méconnaissable aujourd'hui. Sale, comme une porcherie, elle grouille de monde. Des sachets en plastique partout, de l´eau partout sur la route principale. Quant aux appartements, beaucoup sont inhabités et les impacts d´obus et autres armes de guerre sur les murs prouvent que les combats ont été féroces ici. A la sortie de la ville, un autre corridor de rebelles. Là on nous demande un laisser passer que nous n´avons pas. Finalement, le rebelle accepte 2000 fcfa et monte avec nous dans la voiture pour nous déposer un peu plus loin, pour éviter comme il le dit de nous faire emmerder par d´autres rebelles. « Si tu veux même kôrô, je peux vous déposer jusqu'à´à notre dernier poste avant votre entrée dans le pays de Gbagbo » me lance t-il. « Ha oui, dans la République de Cote d´Ivoire ? » je lui avais dit.

Assise à côté de lui, Kerstin ma femme avait la trouille de se retrouver juste à coté d´un hors-la-loi. Pour lui remonter le moral, je lui dis en Suédois que nous sommes deux adultes et que lui, le rebelle n´est que seul. Donc, nous avons non seulement la supériorité numérique mais aussi celle physique car le rebelle était mince comme un cheveu. Quant à la supériorité intellectuelle, point besoin d´en parler ; le rebelle par son niveau de réflection montrait que ses deux fesses ne s´étaient jamais posées sur un banc d´école. Ceci est d´ailleurs l´un des problèmes des rebelles. Ils ont en leur sein trop d´illetrés et autres incultes à la recherche de la moindre parcelle de pouvoir. Au terme des accords de Ouaga, 5000 rebelles intégreront l´armée régulière. Les rebelles disait-on, avaient célébré la nouvelle avec des coups de canon en l´air dans la ville de Bouaké. Mais, ils finiront par désenchanter quant un nouveau paragraphe de l´accord autorisait uniquement les rebelles avec le niveau requis à intégrer cette armée. Or plus de 80% de ceux-ci étaient des mécaniciens (je n´ai rien ontre les mécaniciens) et autres pousseurs de Wotro. Où donc recruter ces 5000 militaires au niveau requis ? Dans la zône gouvernementale, une liste sécrète circule pour ceux des Ivoiriens qui veulent entrer à la police sous le couvert des rebelles. Un ami qui m´a donné l´info dit avoir mis son nom sur la liste rebelle, quitte pour lui à avoir un boulot. Une trentaine de minutes plus tard, nous voilà en fin en zône républicaine. Nous pouvions souffler. « Yes ! » j´avais entendu de la bouche de ma femme.

Publicité
Commentaires
C
I’ve been visiting your blog for a while now and I always find a gem in your new posts. Thanks for you
C
I was reading through some of your blog posts on this website and I believe this web site is very informative ! Keep on posting .
C
Dites adieu à l'année dernière, la nouvelle année, Fubo Zhu principale heureux tous les jours.
L
Salut mon chèr ami .<br /> <br /> D'abord pour commencer il faudrais que je me Je me presente :<br /> <br /> <br /> Je suis ton amie , du chatch nrj.fr , on viens de se <br /> <br /> connaitre sur ce site .<br /> <br /> On m'appel : leviasalvadorJ'AI 26 ANS . <br /> <br /> Je suis d'origine du canada<br /> <br /> je vis actuellement ici au canada précisement dans la ville de quebec pour mon <br /> <br /> travaille , je travail dans une grande entreprise appelée : <br /> <br /> ict<br /> Je suis célibataire sans enfant ! .<br /> <br /> Et toi je peux savoir des choses sur toi ? Si oui <br /> <br /> alors dis moi tu fais quoi dans la vie ? tu as quel age ? tu es d'ou ? <br /> <br /> Alors je voudrais que tu m'envoie tes photos et je t'envoyerai les miennes .<br /> <br /> je veux une relation sérieuse avec toi jusqu'au mariage si <br /> <br /> tu veux ! penses à moi ! .<br /> <br /> Merci <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> <br /> --------------------------------------------------------------------------------<br /> <br /> p2.jpg p3.jpg p4.jpg
J
tout d'abord merci henri pour ce partage avec nous de votre voyage de retour en cote d'ivoire.<br /> Désireux de venir passer quelques jours a Abidjan et ses alentours je suis a la recherche de conseils et d'indications me permettant de passer un agreable sejour dans un esprit de communions et de decouvertes,concient que ce n'est pas la le but de votre blog j'espere neamoins avoir quelques indications de votre part.<br /> merci encore de votre partage. jean philippe
Le Blog de Henri Gossé
Publicité
Publicité