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Le Blog de Henri Gossé

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12 octobre 2015

Les Ponts et les routes ne peuvent panser les frustrations et le traumatisme vécus par les Ivoiriens.

Il était une fois, un père qui savait qu'il ne vivrait pas plus de 5 ans. Les medecins le lui avaient dit. Il était atteint d'un cancer en phase terminale et vivait dans une villa modeste avec ses enfants, dont le premier fils et héritier Koffi. C'est Koffi qui hériterait de la maison du père, de ses quelques meubles mais aussi de ses dettes parce qu´il était propriétaire d´une entreprise individuelle. Sachant qu'il ne vivrait plus longtemps, le père décida d'offrir quelques plaisirs à ses enfants avant de mourir. Il prit alors une grosse dette pour acheter à la famille une TV écran plat, un refrigérateur dernier cri, des splits dans toutes les chambres et une 4x4 Mercedes dernière version. C'était le bonheur. Tous les enfants étaient heureux du nouveau matériel dans la maison. Le crédit s'élevait à la somme faramineuse de 55 millions pour une famille dont l'aîné n'avait que 22 ans et sans boulot. Au bout de quelques années, le père mourut. Les enfants se retrouvèrent avec une voiture, une TV écran plat, des splits dans toutes les chambres et une dette en millions de Cfa. Que pensez-vous de ce père? 


La réponse à la question, nous la connaissons tous. Ce père ne peut pas être considéré comme un père digne. On ne laisse pas à sa progéniture, sa dette. On investit plutôt en elle et pour elle. En fait, une dette n´est pas mauvaise en elle-même si tant est que son investissement à une plus-value sociale et économique supérieure à son coût et si elle peut être remboursée par le projet qu´elle aura initié. Pour revenir au cas de notre pays, nous pouvons affirmer que Dramane, tel ce père indigne, n´arrange surtout pas le cas de notre pays. Dans une interview en date du 30 mars 2012, Dramane déclarait: " « Nous avons moins de dettes que la France, l'Allemagne ou d'autres pays. Avec l'annulation de notre dette par le PPTE, nous allons tomber à près de 15%. Je pense que c'est un niveau raisonnable. Après cela, je n'irai plus emprunter auprès des institutions publiques. J'irai sur les marchés financiers. Si par exemple, j'ai besoin d'un milliard d'euros pour investir dans le chemin de fer, parce que j'ai une bonne signature et un déficit quasiment nul, le taux d'inflation est bas et le pays est bien géré, j'irai emprunter sur les marchés internationaux. Ce ne sera plus nécessaire d'aller au Fonds monétaire international ou à la Banque mondiale. C'est ce que j'avais comme ambition en 1990 quand j'étais Premier ministre. Je suis content qu'avant la fin de mon mandat, nous puissions le faire. Ce sont des prêts qui seront affectés à des projets qui financeront le remboursement. Ce ne sera plus un endettement qui va peser sur les Ivoiriens ou nos enfants, comme ce que nous avons vécu ». Voici ce que dit Dramane á tous ceux qui veulent le croire. Pourtant, huit mois plus tard, Le 4 décembre 2012, Dramane s'envolait pour Paris avec la moitié du gouvernement pour « quémander » le financement du PND. La Banque mondiale et le FMI ont promis 1500 milliards FCFA. En gros, les financements publics (dont Dramane ne voulait plus) annoncés s'élèvent à 4300 milliards FCFA. A chacun d'apprécier le discours démagogique de Dramane. Ainsi quand il, de facon mensongère, la main sur le cœur, jure que « ce sont des prêts qui sont affectés à des projets et que ces projets financent le remboursement du prêt. Ce n'est plus un endettement pour l'Ivoirien, ni pour nos enfants », il y a de forte raison d'en douter : Dramane endette la Côte d'Ivoire et ce sont les générations futures qui vont en pâtir. Et le fait que l´état ait été obligé il y´a quelques semaines , de mettre la main à la poche pour soutenir le remboursement du pont Henri Konan Bédié à hauteur de milliards de Fcfa en est une preuve. 

Il convient de préciser pour cette dernière donnée que les dettes post-butoir ne sont pas prises en compte. En Côte d'Ivoire le service de la dette extérieure augmente en 2012 du fait des paiements croissants aux créanciers bilatéraux et privés (62 milliards FCFA des 145,1 milliards d'échéances exigibles, soit 42,7%), qui n'étaient pas servis avant les accords récents sur la dette extérieure. De plus, le pays doit rester à jour de ces paiements sur la durée du programme. Ce qui signifie que ce montant est sûrement plus élevé. C'est dire que la dette extérieure ivoirienne ne cesse de croître. « Depuis l'atteinte du point d'achèvement, la dette extérieure a augmenté fortement. Toutes les données ne sont pas disponibles. Mais il reste qu'environ 845 milliards FCFA d'endettement nette se sont ajoutés à l'encours résiduel », souligne une source crédible. Ce qui signifie que la dette extérieure s'est rapidement reconstruite. Cela est d'autant plus inquiétant que la Côte d'Ivoire n'est plus dans le programme Ppte et que toutes les dettes doivent être réglées à due date. Comme on le note en lisant sa réponse plus haut, Dramane se réjouit du déficit plutot nul de notre économie. Qu´en est-il aujourd´hui? Il était de l´ordre de -3% en 2011 et s´accroit d´année en année. Quant-à l´endettement, il est passé de 15% de notre PIB sous Gbagbo pour tomber au 31 décembre 2014 à 47%. Voici une preuve palpable que Dramane endette la Côte d´Ivoire. Il endette les générations à venir en voulant construire des ponts, des routes et autres objets bling bling dont beaucoup d´ivoiriens sont friands. Le déficit budgétaire que nous offrent Dramane et sa clique de Dozos, signifie tout simplement que l´état dépense plus qu'il ne produit. En francais ivoirien, on dit qu´au lieu de garder son couteau de moisson là où sa main arrive, Ouattara lui, le garde au délà de la longueur de ses mains. C´est un problème majeur auquel le secteur privé est confronté, l´état par les actions de Dramane raclant toutes les énergies et ressources qui auraient pu ètre allouées au secteur privé, de sorte à assurer le financement de notre déficit. C'est ce qu'on appelle en sciences économiques, l'effet d'éviction. 

L'objectif premier de Dramane aurait été la réconciliation et le paix, personne ne s´en serait plaint. En Côte d´Ivoire, nous voyons malheureusement toujours deux camps diamétralement opposés, qui se regardent en chiens de faîence et qui attendent que l´un des camps coulent. Ce n´est point avec les ponts et les routes les Ivoiriens se reconlieront, mais il le feront après une volonté politique claire, décidée depuis la tête, voulue et mise en pratique par le pouvoir. Pour la paix, il n'y a pas de feuille de route prédéterminée. Il n'y a pas de raccourci ou de prescription simple pour panser les plaies et les divisions de la société ivoirienne après tout ce que nous avons vécu. Dramane a gagné sa guerre, il aurait pu créer la confiance et la compréhension entre anciens ennemis; confiance qui est un défi extrêmement difficile, mais néanmoins essentiel dans la quête d'une paix durable. Il nous faut examiner le passé douloureux, le reconnaître et le comprendre, et surtout le transcender ensemble pour garantir qu'il ne se reproduise pas – et ne puisse pas se reproduire. 

L´histoire humaine nous relate que les petits succès qui ont été faits sur la base de choses ephémères ne durent que le temps des roses. Autant on ne peut pas avoir l´amour vrai d´une femme avec le matériel, autant on ne peut pas developper un pays si les coeurs de ses habitants sont toujours empreints à la paresse, à la division et aux ressentiments. Regardons ce qui se passe en Libye, un pays qui avait presque tout le matériel sauf la bonne gestion des ressources humaines par ses dirigeants. Aujourd´hui, ces routes n´existent plus. Les ponts ont été détruits. Kadaffi avait construit des routes et des ponts; il n´avait pas " construit" l´amour de leur pays par les libyens, il n´avait pas mis au centre de ces réalisations, la fraternité entre libyens. Dieu ne dit-il pas dans la Bible " si un homme a tout mais n'a pas la paix et l'amour, tout est vain". Les ivoiriens n'ont pas la paix, ils ne sont pas réconciliés donc il suffit d'un petite étincelle pour que ponts et routes soient un souvenir lointain dans nos mémoires. Non! Dramane, le vrai bonheur que recherchent les Ivoiriens ne se trouve pas dans les ponts ni les routes. Les Ivoiriens veulent avant-tout la paix; et celle-ci passe absolument par une vraie réconciliation des coeurs. 

Henri Gossé 
MBA, Professeur de sciences économiques
et de lettres modernes.
Représentant du FPI en Suède et en Norvège
Directeur adjoint du Marketing politique du candidat
Affi N´G

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1 avril 2012

Quels messagers pour le Mali?

 Le récit de la «femme adultère » de Jean 8 est l'un des plus beaux de l'Evangile. Cette femme pécheresse, condamnée par les intégristes de l'époque, est relevée par Jésus, pardonnée, libérée de ses accusateurs, avec cette formule restée célèbre : «Que celui qui n'a jamais péché lui jette la première pierre ! » Certes, la réponse de Jésus a été astucieuse, il a réussi à dénouer la situation sans avoir à faire de grands discours... On comprend le message : comme nous sommes tous pécheurs, nous n'avons pas à juger et encore moins à condamner les autres.

 
Ramené au contexte politique ouest-africain et surtout à l´actualité malienne, on pourrait poser la meme question aux chefs d´états qui s´acharnent sur la junte militaire au Mali. Qui, parmi les chefs d´états de l´Afrique de l´ouest serait capable de jeter la pierre à la junte militaire malienne? Faure Eyadéma, Blaise Compaoré, Allassane Ouattara ? Qui, sont-ils ces donneurs de leçons qui, viennent encore dans mon Afrique, assouvir les voeux de leurs chefs occidentaux? On entend ces personnes-là en ce moment faire des leçons de démocratie au Mali! D´abord, le Mali ce n´est pas le Togo du fils Eyadema, champion de la magouille et anti constitutionaliste notoire , ce n´est pas le Burkina du champion de la destabilisation qu´est Compaoré, ce n´est pas le pays du « rattrapage ethnique » de Ouattara.
 
Le Mali, c´est le Mali de la conférence nationale réussie et modèle de l´alternance politique dans une Afrique livrée à elle-même et à la guise des derniers colons de notre siècle. Devant ces mémoires selectives de ces personnes amnésiques, devant ces mensonges organisés de ces chantres zélés, de ces personnes qui, en réalité se rient de notre continent, « de ces condamnateurs cyniques et pourtant auteurs d´actes similaires, on se demande que croire, qui croire et quoi espérer de ces gens dont nous connaissons la nature et les vraies motivations face à la nécessité de démocratisation de nos pays. »
 
Non, l´amnésie se soigne. Elle est une maladie et l´avoir ne devrait pas être positif surtout quand on est homme politique dans une Afrique en constants mouvements. Que faire donc devant les actions de ces amnésiques, face aux actes de ces gouverneurs propulsés dans nos palais par les coups de canons de Sarkozy ? Rien ! Rien de rien. L´Afrique de l´Ouest ne doit pas suivre ces marchands de la division, ces marchands des tueries, ces marchands defendeurs de toutes les causes sauf celles des africains. NON !
 
Quand un Ouattara, un Compaoré condamnent la junte militaire malienne, quand l´Union Africaine d´européens (Vous avez bien lu) se met, elle aussi dans la danse macabre contre le pays de Soundiata, devons-nous en rire ou en pleurer ? Je choisis de rire. Ha ha ha ha, et toi ? Misère des misères et mille fois pitié pour nous Africains dont on se moque. L´âge d´or n´est pas pour demain, mais il n´est pas non plus, aussi loin que le pensent beaucoup d´africains qui se perdent dans un désespoir des plus compréhensibles.
 
Oui Ouattara se moque de nous, Compaoré se moque de nous quand ils nous font la leçon alors que sont encore encrées dans nos mémoires, les blessures encore vivaces, alors que les dénis de justice sont encore légions dans notre chère Cote d´Ivoire, alors que comme le dit Mamadou Koulibaly, notre constitition est chaque jour violée, piétinée et que les arrestations quotidiennes dans une Cote d´Ivoire qui perd de son essence, sont nombreuses, et qu´inévitablement, nous retournons vers le parti unique, un état fasciste et de non droit.
 
Qu´on se le dise clairement, je ne suis pas pour le coup d´état au Mali, je ne suis pas pour la guerre dans mon pays la Cote d´Ivoire, je ne suis même pas pour le renversement par coup de force de Mr. Ouattara dans notre pays, ce que je veux dire, c´est que ni Mr Ouattara, Ni Mr. Compaoré n´ont la notoriété nécessaire pour représenter le courant des démocrates ouest-africains. ILS NE SONT PAS DÉMOCRATES !
 
Dans la forme donc, nous devons nous opposer aux coups de forces, mais le fond aussi compte dans une Afrique oú on n´entend et ne saisit le message que s´il est envoyé par une personne modèle. Or ni Ouattara, ni Compaoré ne sont des modèles de démocrates. Quelles  leçons faut-il apprendre de ces deux personnages quand leurs actions sont en totale contradiction avec leurs messages ? S´ils sont amnésiques, nous peuples africains, ne le sommes pas.
 
 
Henri Gossé,
 
 
 
 
30 mai 2010

Les causes de l´insalubrité à Abidjan

PoubelleDeuxième métropole de l´Afrique de l´ouest après Lagos, Abidjan vit la crise des ordures sauvages. Anarchie, désordre et insalubrité, tel est le décor que nous présente la plus belle métrople d´Afrique de l´Ouest. Cette situation qui ne rend pas fiers les Ivoiriens, les pousse à un reveil qui bizarrement s´apparente à une chasse aux sorcières. La saleté à Abidjan, certains verront comme responsable, Laurent Gbagbo! Analysons un peu les causes de l´insalubrité de la ville d´Abidjan.

Des causes démographiques de l´insalubrité à Abidjan.

Les indicateurs démographiques de la ville qui présentent l’évolution de la population urbaine de ladite métropole, de 1912 à 1998 sont formelles. Depuis des décennies, voire 1921, on remarque de plus en plus “le renforcement du poids d’Abidjan dans le paysage urbain ivoirien”. Ainsi, “la part relative de la population abidjanaise par rapport à la population urbaine totale en Côte d’Ivoire” de 1921 à 1988 : “21% en 1921, 32% en 1960, 44% en 1975 et 46% en 1988″. Il est bien vrai que certaines villes comme Yamoussoukro, San Pedro et Bouaké se débattent pour se hisser dans le peleton des villes actives de notre pays, mais Abidjan reste toujours Abidjan. En 1998, 46% de la population urbaine totale en Côte d’Ivoire vivaient dans la seule ville d’Abidjan et on comptait 20% de la population ivoirienne totale.

La seule ville concentre la majeure partie des activités économiques du pays. Le secteur des services regroupe plus de la moitié des activités et les trois (3) quarts des rémunérations. Quel Ivoirien ne sait pas la grandeur du secteur informel dans la ville d´Abidjan? Plus de la moitié des actifs dans ce secteur résident à Abidjan. 50% des actifs, est omniprésent dans la ville. Aussi gros pourvoyeur d’emplois, ce domaine des petits métiers devient “le refuge de tous ceux qui se cherchent dans la métropole abidjanaise”. Un tableau intitulé “un poids considérable du secteur informel dans la structure des emplois” du Professeur Kobi, Président de l´Institut de Géographie Tropicale à l´Université d´Abidjan, donne des chiffres parlants sur le secteur dans trois villes africaines, Ouaga (Burkina-Faso), Abidjan (Côte d’Ivoire) et Dakar (Sénégal). Quelques exemples : secteur institutionnel en pourcentage : entreprises privées informelles, 73,4% à Ouaga, 74,7% à Abidjan et 76,4% à Dakar. Secteur d’activité (%), Services : 44,6% à Abidjan, 35,5% à Ouaga et 42,1% à Dakar.

Aussi la guerre que vit le pays n´est pas pour aider la ville d´Abidjan. Entre 2002 et 2004, Abidjan a accueilli plus de 35% de la population non-originaire du nord du pays. Aujourd´hui, la ville ploie sous le poids des déchets produits par les populations. Déjà de 1990 à 1996, la quantité de déchets générés par la ville a augmenté continuellement. La production annuelle de l’agglomération est passée de 776 178,4 t à 982 220,4 t ce qui équivaut à un taux de croissance annuelle de 4%. Si le taux de croissance se maintient, fin 2002, le tonnage atteindra 1 246 687 t. Le ratio moyen de la quantité de déchets par habitant est de 1,04 kg/hab/jour. Ce ratio est de 0,41 kg/hab/jour dans les quartiers précaires et de 1,23 kg/hab/jour dans les zones résidentielles. Le ratio des zones est plus élevé que la moyenne estimée au niveau des principales métropoles des pays en développement qui est de 0,5 kg/hab/jour. Cette différence de poids est surtout liée à la composition qui est en majorité faite de fermentescibles mais également du taux d’humidité élevé de la région. En effet, la ville d’Abidjan est sous l’influence du climat tropical humide. Elle reçoit en moyenne 2 200 mm de pluie par an étalés sur 7 mois (MINISTÈRE DE L’ENVIRONNEMENT ET DU TOURISME. PNAE-CI, 1994). Les poubelles étant très rarement munies de couvercle, cette pluviométrie importante imbibe les déchets et les rend plus lourds surtout qu’ils sont composés à 50,6% de matières organiques (SANÉ, 1999).

Des causes politiques et économiques de l´insalubrité.

Ce ne sont pas les plans d´urbanisation de la ville d´Abidjan qui ont manqué.    Les plans Badani et SETAP avant l’indépendance, puis le plan AURA (Atelier d’urbanisme de la région d’Abidjan)  qui a pensé et programmé dans ses grandes lignes les structures actuelles et les grands équipements et infrastructures de la ville, ont été tous royalement ignorés sinon mis dans les tiroirs des bureaux de nos dirigeants. Et ce, depuis Bédié jusqu´à Gbagbo. Houphouët qui, déjà au début des années 80 commençait à comprendre les choses, décide du transfert de la capitale politique à Yamoussoukro, pour désengorger Abidjan et réduire son poids dans le tissu économique de notre pays. Mais quand en 1993, Bédié prend les reines du pouvoir, il met aux oubliettes cette stratégie d´Houphouët pour se concentrer sur sa ville natale et ces « 10 travaux d´éléphant » qui, je le dis n´étaient pas si mauvais que ca !

( Je soutiens mordicus en tant qu´économiste de formation que la politique économique du Pr. Bédié avec ses 10 travaux d´éléphant – était de loin la mieux pensée et apte à nous rapprocher des pays que sont la Tunisie et le Maroc). Mais l´économie seule ne gouverne pas en politique. L´homme (Bédié) est nul en politique politicienne et très rancunier. Yamoussoukro est oubliée, Bédié se concentre plutôt sur ses travaux d´Hercule et sa ville de Daoukro si ce n´est le village de son épouse. Des aménagements structurels sont faits pour avoir cette tant-voulue croissance à deux chiffres. On notera une réduction nette des dépenses environnementales comme le montre le tableau ci-dessous.

Coûts des prestations de service de ASH de 1992 à 1995

Années Quantité d’ordures Ménagères. collectées en tonnes Budget de la Mairie en FCFA Coûts de la collecte en FCFA % de la collecte dans le budget
1992 441 970,535 9 256 530 000 3 368 038 460 36,38
1993 436 234,85 8 507 483 000 4 286 626 676 50,38
1994 508 847, 25 8 451 603 000 5 186 643 034 61,36
1995 555 245,41 * 7 607 549 175 *
1$C = 420 CFA
Source : Mairie d’Abidjan, Direction de l’environnement, 1995.

A l’observation du tableau, on remarque que de 1992 à 1994, alors que le tonnage d’ordures collectées et le coût des prestations augmentaient, le budget général de la commune connaissait une baisse de 8,7%. La part de la collecte dans le budget est passée de 36,38% à 61,36% au cours de la même période (MAIRIE D’ABIDJAN, 1996). Cette situation est consécutive aux difficultés financières que traverse le pays.

Quant au Pr. Gbagbo, il n´a point le temps de se concentrer et penser sa politique que la guerre le trouva au lit. Il réussit tant bien que mal à relancer le fameux plan d´Houphouët de transfert de la capitale à Yamoussoukro et reformer une administration territoriale pourrie, corrompue et lente, en créant des conseils généraux et de nouvelles attributions aux mairies. Mais la guerre à elle seule ne peut pas expliquer la mauvaise politique environnementale des refondateurs. Malgré la guerre, le pays réussit à engranger une masse d´argent qui surprend économistes et spécialistes de pays en conflits. Chaque année, le budget de l´état est en hausse. Les conseils généraux ne perçoivent pas assez sinon rien qui puissent leur permettre de bien mener leur politique environnementale.

De plus, on ne sait pas qui, dans cette cacophonie politique, des conseils généraux, du ministère de la ville et de l´environnement, ou des maries, fait quoi et comment. De plus, on note un certain laxisme et mutisme des décideurs politiques face à l´inaction de décideurs environnementaux.

Des causes sociales et hygiéniques des Ivoiriens

On pourra tout dire de nos décideurs politiques, la ville d´Abidjan ne sera jamais propre si l´Ivoirien ou les habitants du pays, ne le veulent pas. Pour qui vient des pays industriels ou pays propres, on se demanderait si les habitants de la Cote d´Ivoire ne veulent pas la propreté ! Aucune éducation hygiénique, les Ivoiriens croyant que la propreté est d´abord l´affaire de l´état. On jette les ordures partout sans la moindre réflexion, on construit dans la plus grande illégalité et on attend que ce soit l´état qui vienne nous débarrasser de ces ordures.

Les Ivoiriens n´ont pas encore compris l´inexistence de l´état providentiel. J´ai subi les courroux d´une personne à qui j´avais manifesté ma désapprobation quand je l´ai vu jeter des ordures dans la lagune au Plateau. «  Toi, tu es qui ? Tu me cherches noises, je te frappe et je frappe ton putain de maire si tu l´appelles aussi ! » m´a-t-il froidement lancé au visage. Triste tout ca !

Gossé Henri

Source: Le Nouveau reveil

           La Mairie d´Abidjan

           Adama Bakayoko, entrepreneur

25 mai 2010

Les pays les plus propres au monde

suisse_iseltwaldLa propreté est un facteur qui influe beaucoup sur l’appréciation des touristes quand il doit juger une destination. Propreté de la ville ou d’un site naturel, un critère souvent déterminant pour l’image d’un pays.

Une étude réalisée en 2008 par l’Université de Yale pour calculer l’Indice de Performance Écologique (EPI ou Environmental Performance Index en anglais) de 149 pays, va vous permettre de découvrir les plus propres et leur degré d’implication pour la préservation de l’environnement.

Le degré de propreté d’un pays est donc un critère qui va nous permettre de choisir les destinations touristiques en ayant l’assurance d’y trouver de beaux paysages dans des aires naturelles protégées, de l’air pur, des rivières et des lacs aux eaux limpides, des forêts préservées, d’agréables lieux de randonnées qui enchanteront les amoureux de la nature.

Pour calculer cet Indice de Performance Écologique, l’Université de Yale se base sur 25 indices répartis en 6 catégories (Santé de l’environnement, Pollution de l’air, Ressources en eau, Biodiversité et Habitat, Ressources naturelles, Changement climatologique).

Les 25 indices analysés :

Effet de l’environnement sur les maladies
Traitement de l’eau
Réserve en eau potable
Qualité de l’air dans les villes
Pollution de l’air dans les édifices
Quantité d’ozone au niveau du sol
Quantité d’ozone dans les écosystèmes
Émissions de dioxyde de souffre
Qualité de l’eau naturelle
Utilisation des ressources en eau disponible
Indice de préservation de la biodiversité
Préservation réelle de l’habitat
Habitat critique
Aires marines protégées
Croissance des réserves forestières
Intensité de la pêche en mer
Pratique de la pêche au filet
Irrigation intensive
Réserves agricoles
Agriculture intensive
Quantité de terres brûlées
Usage des pesticides
Émissions de gaz à effet de serre par personne
Émissions de gaz en fonction de l’électricité générée
Émissions de CO2 par les industries

Après analyse de tous ces indices un classement des pays les plus propres ou faisant le plus d’efforts pour préserver l’environnement a été établi.

Classement des 30 pays les plus propres

  1. Suisse 95.5
  2. Norvège 93.1
  3. Suède 93.1
  4. Finlande 91.4
  5. Costa Rica 90.5
  6. Autriche 89.4
  7. Nouvelle-Zélande 88.9
  8. Lettonie 88.8
  9. Colombie 88.3
  10. France 87.8
  11. Islande 87.6
  12. Canada 86.6
  13. Allemagne 86.3
  14. Royaume-Uni 86.3
  15. Slovénie86.3
  16. Lituanie 86.2
  17. Slovaquie 86.0
  18. Portugal 85.8
  19. Estonie 85.2
  20. Croatie 84.6
  21. Japon 84.5
  22. Équateur 84.4
  23. Hongrie 84.2
  24. Italie 84.2
  25. Albanie 84.0
  26. Danemark 84.0
  27. Malaisie 84.0
  28. Russie 83.9
  29. Chili 83.4
  30. Espagne 83.1

C’est la Suisse qui arrive en tête de ce classement avec un degré de propreté s’élevant à 95,5%. Elle devance 3 pays nordiques dans ce hit parade des destinations écologiques, la Norvège, la Suède et la Finlande, ce qui démontrent encore une fois l’amour de la nature des scandinaves.

En cinquième position de ce classement nous retrouvons le Costa Rica, une destination très appréciée par les amateurs d’écotourisme qui y trouveront une biodiversité étonnante.

L’Autriche arrive en sixième position grâce a ses paysages alpins et ses forêts où les randonneurs peuvent y respirer un air très pur.

La Nouvelle-Zélande avec ses grandes forêts, ses montagnes, ses lacs et ses nombreux cours d’eau, se place en septième position des pays où vous pourrez respirer à plein poumon tout en découvrant de magnifiques paysages.

Bonne nouvelle pour la France qui occupe un dixième rang honorable dans ce classement puisque ses concurrents les plus sérieux en nombre de touristes, l’Espagne, l’Italie et les États-Unis, sont loin de faire aussi bien. L’Italie n’arrive qu’en 24ème position, l’Espagne n’occupe que le 30ème rang et les USA le 39ème.

Parmi les mauvais élèves ont retrouve surtout les pays d’Afrique noire puisque dix d’entre eux occupent les dix dernières places, Djibouti, Guinée-Bissau, Yémen, République Démocratique du Congo, Tchad, Burkina Faso, Mali, Mauritanie, Sierra Leone, Angola et le Niger qui termine ce classement.

Classement des pays les plus propres en 2010

En 2010 ce classement des pays les plus propres de la planète a un peu changé, reflétant les efforts faits par certains pour limiter la pollution de l’air, mieux gérer les réserves naturelles en eau ou préserver la nature.

On notera la montée fulgurante de l’Islande passant de la 11ème à la 1ère place et celle de l’île Maurice qui arrive en 6ème position de ce classement des pays les plus propres du monde.

Bon point également pour la France qui passe de la 10ème à la 7ème place, un rang plus honorable pour la première destination touristique du monde.

Dans le rayon des mauvaises surprises on relèvera la chute impressionnante du Canada passant de la 12ème à la 46ème place, un rang peu enviable pour un pays considéré comme une des principales destinations écotouristiques de la planète.

Classement des 30 pays les plus propres en 2010

  1. Islande
  2. Suisse
  3. Costa Rica
  4. Suède
  5. Norvège
  6. Maurice
  7. France
  8. Autriche
  9. Cuba
  10. Colombie
  11. Malte
  12. Finlande
  13. Slovaquie
  14. Royaume-Uni
  15. Nouvelle-Zélande
  16. Chili
  17. Allemagne
  18. Italie
  19. Portugal
  20. Japon
  21. Lettonie
  22. République Tchèque
  23. Albanie
  24. Panama
  25. Espagne
  26. Belize
  27. Antigua et Barbuda
  28. Singapour
  29. Serbie
  30. Équateur

Source: http://www.americas-fr.com/tourisme/informations/les-pays-les-plus-propres-du-monde-2348.html

11 mars 2010

Belle réponse du professeur Mamadou Koulibaly à l' ivoiritaire Venance Konan

Mamadou_Koulibaly_pensif2_5B1_5DElle est à vous cette chanson…

N`en parlez jamais qu`à un sage Car la foule est bien prompte à l`outrage, Je vais honorer l`être vivant Qui veut mourir dans le feu ardent. Dans la fraîcheur des belles nuits Où tu reçus et donnas la vie, Te saisit un étrange sentiment Quand l`Étoile luit au firmament. Tu veux enfin te libérer De la noirceur de l`obscurité Et un désir t`entraîne alors Vers un hyménée beaucoup plus fort. Ne ménageant ni peine ni temps, Fasciné, tu t`élances en volant, Et recherchant le feu du ciel, Papillon tu te brûles les ailes. Et tant que tu ne comprendras rien Au sens des mots : "Meurs et Deviens" Tu seras un obscur passager Sur cette terre enténébrée. Nostalgie Bienheureuse Johann Wolfgang Von Goethe (1815) M. Venance Konan, suite à l’interpellation que j’ai adressée à vos lecteurs, vous avez pris l’initiative de me répondre personnellement. Ma démarche initiale était d’offrir à vos lecteurs une meilleure objectivité et de toucher du doigt, le gouffre de subjectivité dont vous faites preuve après vous être égaré sur les terrains mouvants et dangereux de l’ivoirité. Vous avez certes écrit votre repentir mais votre attitude acerbe et votre grande désinvolture semblent démontrer que vous n’avez pas su tirer les conséquences de vos égarements passés et que ce repentir se limite à quelques paroles alibis. J’ai d’ailleurs le sentiment que vous êtes toujours sur la voie de l’égarement car la critique populiste dépourvue de propositions, est un exercice qui s’apparente peu au statut d’un intellectuel responsable. Vous aimez réveiller les haines et attiser les angoisses comme si pour vous, notre vie devait errer entre la peur et la douleur, la jungle et le zoo, la loi du plus fort et la loi du talion. Pour ma part, je crois fermement à l`Etat de droit, à la société ouverte et j`ai foi en l`homme. Gare aux égarements populistes ! Le dictionnaire Wikipedia décrit ainsi le populisme : “Met en accusation les élites ou des petits groupes d`intérêt particulier de la société. Parce qu`ils détiennent un pouvoir, le populisme leur attribue la responsabilité des maux de la société : ces groupes chercheraient la satisfaction de leurs intérêts propres et trahiraient les intérêts de la plus grande partie de la population. Les populistes proposent donc de retirer l`appareil d`État des mains de ces élites égoïstes, voire criminelles, pour le “mettre au service du peuple”. Afin de remédier à cette situation, le leader populiste propose des solutions qui appellent au bon sens populaire et à la simplicité, mais ignore complètement les réalités de la décision politique (notamment le fait qu`elles doivent être inscrites dans un agenda, qu`elles doivent tenir compte des avis parfois contradictoires de la société civile), comme la complexité des situations décrites. Ces solutions sont présentées comme applicables tout de suite et émanant d`une opinion publique présentée comme monolithique. Les populistes critiquent généralement les milieux d`argent ou une minorité quelconque (ethnique, politique, administrative, etc.), censés avoir accaparé le pouvoir ; ils leur opposent une majorité, qu`ils prétendent représenter. S`ils accèdent au pouvoir, il peut leur arriver de supprimer les formes traditionnelles de la démocratie, au profit d`institutions autoritaires, présentées comme servant plus authentiquement “le peuple”. Des comportements populistes peuvent affecter toutes les activités de la société, cela amène des organismes, des institutions ou des associations à favoriser des positions réputées “populaires”. Elles peuvent montrer paradoxalement un certain mépris pour le peuple, le vulgus latin, pensé comme la populace, la foule, les masses, le troupeau. Ceci est particulièrement notable en publicité où “le peuple” est mis en scène, souvent sous la forme de personnages ignorants ou idiots.” Les dégâts dont vous êtes comptable La méthode populiste fait ainsi appel au bon sens populaire et au simplisme, ignorant la complexité des situations décrites. Ainsi, pour exemple, vous soutenez que : l’eau et l’électricité sont coupées dans les zones rebelles, personne n’en parle. On a tué de pauvres marcheurs en mars 2004, personne n’en parle. On a bombardé Bouaké et tué des blancs et des noirs aussi, personne n’en parle. L’opposition au président Gbagbo est trop molle, faiblarde, nulle même. Les étrangers accaparent notre économie, cela ne nous dit rien, tout ce qui nous intéresse, c’est vouloir gérer l’Etat ; le reste nous importe peu. Mélange de genres, mélange d`époques, mélange “d’agresseurs”, mélange d`émotions, mélange de victimes. Tout est amalgame. Prémisses vraies mais conclusions stériles. Hypothèses confuses et déductions légères. Mais avez-vous idée des conséquences de vos thèses sur le tissu social et l`esprit de cohésion nationale ? Derrière votre apparente satire sociale, c`est-à-dire votre “représentation critique et comique de nos défauts, de nos vices, de nos mensonges, observés dans la réalité sur le plan moral, politique, social”, vos analyses souffrent de nombreux biais que vous ne pouvez ignorer et qui, j`espère, n`échappent pas à vos lecteurs qui doivent retenir l`avertissement de Paul Valery selon lequel : “Le mélange du vrai et du faux est plus faux que le faux”. Hier, vos écrits ont animé des hantises et des haines, des peurs et des frayeurs qui ont contribué à donner des alibis à ceux qui ont pris les armes et organisé une rébellion contre l`Etat de Côte d`Ivoire. Les conséquences pour le pays demeurent et vous semblez aujourd`hui vous en laver les mains préférant rejeter les fautes sur d’autres. Comme c`est facile ! Les propagandistes du fascisme sont poursuivis aujourd`hui encore dans le monde. Ceux du génocide rwandais dit “des mille collines” aussi comme ceux de l`ex-Yougoslavie. On ne s`en sort pas par un soi-disant repentir jeté à la face des lecteurs. Comme ça ! La méthode du pyromane pompier. Ainsi, je suis étonné de votre propension à traiter avec légèreté vos égarements passés. D’un revers rapide vous écrivez votre repentir et vous vous précipitez dans la critique sarcastique, occultant totalement le fait que les souffrances d’aujourd’hui aient pu prendre racine dans un passé récent à travers l’idéologie restrictive que vous avez soutenue et promue. A quand l`ouverture des portes de votre prison de haine ? Soulignons que la propagande autour de l’ivoirité était telle, au moment où le président Bédié partait du pouvoir, que le concept n`était plus perçu comme l`idéologie d`une partie du PDCI, votre parti, mais comme le projet de société du peuple de Côte d’Ivoire tout entier. De nombreux Ivoiriens étaient devenus ivoiritaires et plusieurs refondateurs sont semble-il, devenus eux aussi des gourous de l`ivoirité grâce à vous et à vos amis. Vous avez fait des émules qui continuent aujourd`hui de vous rendre hommage alors que vous prétendez avoir tourné casaque. Combien sont-ils aujourd`hui ceux qui au FPI, au RDR et ailleurs cherchent à vous égaler, voire à vous surpasser ? Vous n’auriez donc aucune responsabilité dans le blocage actuel du pays dites-vous ? Un peu d’humilité eut été de rigueur si vous aviez une certaine honnêteté intellectuelle et une vision globale dans l’analyse. Certes, vous reconnaissez avoir contribué au saccage du climat social, mais que faites-vous aujourd’hui pour réparer cela à part mettre les dégâts en pertes et profits collectifs ? Votre relativisme moral est inacceptable. Votre relativisme culturel est insupportable. Votre relativisme politique n`est pas défendable. Vous aimez vous présenter en fédérateur des déçus, certes fédérez-les, mais en tant qu’intellectuel, ouvrez-leur des horizons. Faites des propositions pertinentes pour fédérer non des déceptions mais des espoirs. Mais quelle est donc la place de l`écrivain et du journaliste à côté des actions et des réflexions “politiciennes” que vous menez ? Ne resterez-vous pas dans notre histoire l`apologiste de l`ivoirité ? Vous serez sans doute autre chose après vos différentes mutations, mais vous ne cesserez jamais d`être l`écrivain qui, dans sa génération, aura fourni le plus d`apologues incitant à la division des Ivoiriens. Lorsque vous vous interrogez sur les raisons qui me poussent à ne pas démissionner du FPI, ce parti qui, selon vos dires, serait responsable de tous les maux de notre société, je vous réponds qu’à l’inverse, je n’ai jamais compris pourquoi vous tentez, avec tant d’énergie, de dissimuler votre engagement partisan au sein du PDCI bédiéiste. Pourquoi ce masque de chroniqueur pour défendre votre parti politique ? De quoi avez-vous donc peur alors que, grâce à vos écrits, tout semble désormais permis ? Pourquoi tenter de réécrire l`histoire alors que les témoins sont vivants ? Pourquoi rechercher, par de vaines accusations, des responsables sinon des coupables là où aucun révisionnisme n`est désormais possible ? Merci de vous inquiéter pour moi, mais tout va bien En ce qui me concerne, je n’aime pas les attitudes masquées et préfère vivre ouvertement mon engagement, tout en restant objectif et en osant critiquer les dérives de mon propre groupe si nécessaire. L’engagement n’est pas forcément synonyme de comportement moutonnier que je ne confonds d`ailleurs pas avec la discipline du parti. C’est pour cela que je continue à réfléchir et à publier régulièrement des réflexions personnelles tout en militant au sein du FPI. Je me considérais comme un intellectuel avant d`entrer en politique. Je crois encore que je le demeure. J`estime que lorsque l`intellect se met au service de la politique, c`est pour élever le débat démocratique et contribuer à la sortie de la société magique, de l`obscurantisme. Pour moi, la politique ne signifie ni terrorisme intellectuel ni barbarie de la pensée unique. Faire de la politique, n`est pas une bataille pour des postes de gouvernement, c`est contribuer au bien-être de la population par un plaidoyer en faveur de la liberté de parole et de pensée. Ni anarchiste ni mercenaire, mais responsable des idées produites et de leurs conséquences directes et perverses. Ma conception de la politique et de l`action publique pour améliorer la condition humaine, est qu’il faut être avec et parmi les hommes. Certes, je côtoie au sein de mon parti des hommes qui ont défendu et qui continuent, hélas, à défendre comme vous, les idées ivoiritaires. Sachant qu’ils m`écoutent encore, demeurer au sein du FPI, est le meilleur moyen pour moi de partager ma foi en l`homme, mes croyances en la tolérance et la confiance en l`avenir, de prévenir les conflits et de tenter d’inscrire de toutes mes forces, mes idées dans cette période tortueuse de notre histoire pour nous éviter, autant que faire se peut, le chaos, la peur et le désespoir que vous et vos amis ne cessez de distiller par jeu dans les esprits. Démissionner et se tenir loin de la lutte sous prétexte que l’on n’est pas écouté et suivi par ses camarades du parti, au moment où ce qui se joue dépasse les partis et les destinées individuelles, est le propre de politiciens irresponsables. Je me suis battu pour les droits et les libertés individuelles avant d`être militant du FPI. Je suis refondateur. Mon combat pour la dignité des peuples et pour la fin du pacte colonial continue dans ce parti. Je poursuis ma croisade contre tout ce qui peut être un frein à la consolidation de la Nation, de la République et de la Démocratie que nous voulons construire. Je consacre toute mon énergie à la recherche des libertés à conquérir pour chaque africain. Responsable politique ou pas, c`est une conviction qu`aucune de mes ambitions ne peut atteindre ou annihiler. Et c`est ainsi que je donne un sens à ma vie. Telle est ma quête. Pour la Côte d`Ivoire par contre ça ne s`arrange pas Lorsque je vous questionne au sujet de la Côte d`Ivoire ne me parlez pas de ma carrière politique car elle importe peu par rapport à ce qui se joue. Je ne suis pas entré en politique pour devenir quelqu`un. J`y suis parce que j`ai des convictions à faire partager. Les hommes et les femmes qui les acceptent, m`obligent. Ceux qui n’y adhèrent pas ne font que raffermir ma détermination. Vous parlez également du bilan des refondateurs. Que sont les refondateurs à vos yeux M. Konan ? Si c’est le groupe actuellement au pouvoir, rappelons qu`il a été constitué consécutivement à l’accord de Marcoussis dont Bédié est signataire. Le pouvoir a alors été distribué, tel des parts de gâteau, aux différentes forces politiques, légalement constituées ou pas. Dans ce contexte, le programme de la refondation a fait place à la politique de la médiocrité et à la rebfondation qui ont entretenu des querelles meurtrières. Le but ultime étant de ne surtout pas faire de vague et de partager les postes à responsabilité au sein d`un Etat qui jour après jour, n`a cessé de devenir faible et exsangue. Vos amis du PDCI sont également au pouvoir et partagent donc les responsabilités dans les échecs comme dans les réussites. Vos amis acceptent de mourir pour cet Etat qui ne tient plus tête et qui est incapable d`assurer ses responsabilités. Pourquoi, le docteur en droit que vous êtes ne sort pas des généralités pour parfaire son acte d`accusation ? Pourquoi ne faites-vous pas une évaluation des responsabilités de chaque signataire de Marcoussis, ministère par ministère avant de situer les culpabilités et de prononcer vos sentences? Votre méthode réductrice est analytiquement pauvre. Vous vous contentez de lieux communs et de stéréotypes. Pour un écrivain-journaliste, nous ressasser les discussions de la vulgate populiste, n`avance en rien le débat d`idées. Bien au contraire, ces attitudes nous font descendre dans les poubelles de la connaissance. Au lieu de crier “les refondateurs sont nuls”, “sacrés refondateurs” “pauvre Mamadou" ou encore “les Ivoiriens sont des moutons”, vous pourriez exprimer clairement vos reproches à la refondation en tant que programme politique et vision du monde. Quels points contestez-vous et pourquoi ? Que proposez-vous ? Il est temps d’élever le débat. Pourquoi vous enfermez-vous dans la critique improductive ? Hier vous militiez pour que les étrangers soient jetés à la porte de la côte d`Ivoire. Hier vous proclamiez que Bédié et l`ivoirité étaient ce qu`il y avait de mieux pour la Côte d`ivoire. Hier vous défendiez l`idée que Gbagbo et Ado étaient les pires fléaux du pays. Aujourd`hui les amitiés de façade entre Ado et Bédié vous font dire que vous vous êtes trompés et que la seule calamité de la Côte d`Ivoire se nomme Gbagbo Laurent. Aujourd`hui vous dites ne plus en vouloir aux étrangers mais vous reprochez quand même aux Ivoiriens leur apathie face au contrôle de leur économie laissée aux mains d`intrus venus de France, du Liban, de Chine, du Mali ou du Burkina, et des autres pays voisins, dans le but de corrompre nos hommes, nos femmes, nos institutions et nos valeurs. N`est-ce pas ce que l`on a appelé à une autre époque de notre histoire “le changement dans la continuité” ? Et vous nous le dites si bien: “Je sais camarade, qu’il n’est pas facile de reconnaître qu’on s’est trompé. Mais le reconnaître, n’est pas se renier”. Chapeau mon bienheureux ! En vérité vous, vous n`avez pas changé c`est, le vent qui vous pousse qui a changé de direction. Les conditions initiales ne sont pas neutres Nous avons soif de découvrir les voies de progrès que vous proposez pour la Côte d’Ivoire. Si ces voies sont à la hauteur de la hargne de vos critiques, le débat s’annonce passionnant. Ce que j`essayais d`expliquer à vos lecteurs était que, tous ensemble nous devons, maintenant après ces deux décennies piteuses et ruineuses, comprendre qu`appliquer les mauvaises politiques aux mauvais moments est le meilleur moyen de produire la désolation et les horreurs. Gbagbo est le point d`achèvement d`une lignée partie de Houphouët à Bédié puis passée à Gueï. Il ne peut donc être comptable que de sa part, ni plus ni moins. Ses prédécesseurs aussi. N`oubliez pas que les conditions initiales jouent un rôle essentiel dans la trajectoire des nations. Alors mon bienheureux Venance, si nous arrêtions, dans notre façon de faire la politique, de haïr les joueurs pour concentrer notre énergie sur le jeu lui-même ?

Mamadou KOULIBALY,
3ème vice-président du FPI

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17 février 2010

IMPORTANTE SOCIETE RECRUTE... MENDIANTS

299x197_images_stories_mendiants_3Il est environ vingt heures et un quart sur le Boulevard Valéry Giscard d’Estaing d’Abidjan Treichville, plus connu sous l’appellation de "VGE". Le temps dans la capitale ivoirienne est humide, mais clément. Les sempiternels embouteillages, communs à cette artère, s’estompent peu à peu. Les files de véhicules sont devenues de moins en moins compactes, et certains automobilistes se permettent même un peu de vitesse. Soudain, un crissement assourdissant de pneus se fait entendre, au niveau du rond-point de la célèbre société des limonaderies et brasseries.

C’est une cylindrée bleue métallisée arrivant de la Zone 3 qui vient de freiner, au feu orange, devant une masse humaine se déplaçant sur les mains, qui a presque failli se jeter sous ses pneus. Manque de pot pour le conducteur qui voulait sûrement faire un dégagement rapide... Furieux, ce dernier baisse sa vitre et s’en prend au mendiant estropié, celui à qui il vient d’éviter de mourir écrasé : « m..., mais ça va pas non ? A terre, tu crois que qui te voit ? Et si je t’écrasais ? Vous êtes là, à traîner partout, au lieu de travailler. Vous pensez que c’est une vie ? ». Le mendiant, lui, n’en a cure. Face aux injures de l’automobiliste, il choisit de faire le pitre : « oh laisse ça vieux père ! Moi j’ai fini avec ça ! Tu penses que c’est fer (voiture ndlr) qui va me douf (me tuer, ndlr) à Abidjan ici quoi ? Et puis tu crois que c’est dans bureau seulement on travaille ? Ça là aussi c’est travail. » Les autres mendiants présents n’ont rien perdu des échanges vifs. Ils prennent le parti de leur congénère et chahutent à leur tour l’automobiliste excédé. « Continue demain et tu verras ; tu vas finir dans une pelle. M……alors ! », lance le conducteur de la cylindrée avant de s’éloigner sur des chapeaux de roues.

La scène n’a duré que le temps d’un changement de feu. Le mendiant – du nom de S.F – est très sûr de lui. La mendicité selon lui, serait donc un travail, tout aussi valorisant que tout autre.

Existerait-il donc des « entreprises » ayant la mendicité pour activité principale ? Dans l’affirmative, où sont-elles donc situées et qui sont les employeurs ? Comment sont-elles organisées ? Quel est dans ce cas, le profil du mendiant professionnel ? Autant de questions auxquelles il faut apporter des réponses. Avec l’aide de quelques mendiants intrépides – la loi du silence est maîtresse dans ce milieu – nous avons pu entrevoir la face cachée de l’univers des mendiants professionnels, celui que nombre d’Ivoiriens ignorent. Et pourtant…

Une entreprise pas comme les autres

Williamsville, quartier Sodeci, quelque part sur les hauteurs escarpées qui bordent l’autoroute qui mène à Abobo-Gare. Des baraques "en dur" couvertes de ver-de-gris, des "puits de poules" et de larges flaques d’eau stagnantes qui ne sont surtout pas à mettre à l’actif des pluies diluviennes de ces dernières semaines, vu leur aspect lourd et…stable. Tout un panorama. Et dire qu’au beau milieu des innombrables dédales que compte ce "bled", loge une …millionnaire.

"Tantie T.", c’est d’elle qu’il s’agit, doit son importante assise financière à ce que l’on pourrait apparenter à une véritable entreprise, même si aucun notaire n’a procédé à la constitution de société. Elle emploie, plus d’une quarantaine d’hommes et des femmes dont l’âge varie entre 16 et 40 ans, selon A.T., jeune mendiant d’environ 27 ans, officiant sur le tronçon Carrefour Duncan-Carrefour Perles. Postés aux grands carrefours et au bord des axes principaux de la zone Williamsville, Deux-Plateau et l’entrée d’Angré, les mendiants de "Tantie T." prennent fonction très tôt le matin, déposés aux différents endroits par un pick-up du genre bâchée. Dès cinq heures et demie, l’on peut déjà apercevoir les premiers mendiants s’installer, munis de petits bols en plastique, et de parapluies au cas où "Dieu déciderait de se laver", comme disent les habitants d’Abobo.

Cet après-midi, A.T. est accompagné de son cousin Fanny, victime d’une malformation dès sa naissance. Il vient le présenter à "Tantie T.", afin qu’il intègre l’équipe. C’est une dame d’une quarantaine d’années, au visage avenant et au sourire charmeur qui laisse entrevoir des gencives noircies. Revêtue d’un boubou jaune poussin surmonté d’un foulard bleu turquoise, sa quatre-vingtaine de kilos environ est à peine visible. Ses bijoux assez sobres mais étincelants font un coquet cliquetis à chaque mouvement de main, occupée qu’elle est à raconter quelque affaire à une dame qui l’écoute avec intérêt.

A.T. et son cousin font leur entrée dans la cour. La vue de cette masse informe (Fanny), mais tout de même humaine, ne semble choquer aucune des personnes présentes. Sans doute ont-elles été témoins de spectacles plus étonnants. Fanny n’a, en effet, pour seul membre valide que son bras droit, d’ailleurs très musclé, mais il se déplace avec une dextérité déconcertante. Il prend appui sur celui-ci, avant de faire basculer en avant le reste de son corps dans un mouvement giratoire… "Tantie T." les reçoit donc dans sa cour, un peu à l’écart. Rajustant de temps en temps son boubou fait de basin de qualité supérieure, elle écoute A.T., puis Fanny, avant de prendre la parole. L’entretien dure environ une demi-heure.

Tous les recrutements ne se déroulent, cependant, pas de manière si informelle. De véritables circuits organisés, convoyant des invalides des pays limitrophes vers la Côte d’Ivoire, s’ébranlent chaque jour sur les routes du pays. Arrivés en Côte d’Ivoire, les mendiants sont logés, nourris et blanchis, en échange de leurs services. Le mendiant travaille pour rembourser les frais du voyage ; après seulement, il peut commencer à gagner de l’argent et épargner. Nombreux sont les mendiants qui espèrent trouver leur compte dans ce schéma, afin de retourner investir dans leurs pays respectifs. La durée du "contrat" est la plus part du temps indéterminée.

CRITERES GENERAUX DE SELECTION

« Tantie T. m’a posé beaucoup de questions sur ma santé, ma famille, pourquoi je veux aller sur la route, ce que je fais de mes journées, si je ne suis jamais allé en prison… », relate Fanny, de retour de son entretien. L’on aura compris, n’est pas mendiant professionnel qui veut. Il faut, en effet, malgré sa tare, être en excellente condition physique. Le mendiant étant la plupart du temps exposé, ce ne serait pas bon pour le business qu’il soit constamment malade.

Outre cela, l’employeur vérifie les accointances du candidat avec le milieu carcéral. Et pour cause, le recrutement d’un candidat ayant trop d’affinités avec la justice, pourrait s’avérer dangereux à la longue.

Un autre critère, et non des moindres est le caractère du candidat, notamment sa relation au silence. « Quand "Tantie T." te voit comme ça là, elle sait en même temps si tu sais te taire ou bien tu ne sais pas te taire », renchérit A.T. Avant de d’expliquer : « la loi N° 1, c’est que le mendiant ne doit jamais rien dire sur la personne ou la raison qui l’a amené sur la route. Si tu remarques, c’est rare que tu demandes un renseignement à un mendiant et qu’il te le donne, surtout si c’est lui-même l’objet de tes questions. Alors là ce n’est pas la peine d’insister, sinon il va mal te répondre ».

Quatrième critère entre autres, l’élocution. Eh oui, le mendiant des temps modernes a compris que pour réussir à convaincre son interlocuteur de lui laisser une partie du contenu de sa bourse, il faille qu’il s’exprime dans un français standard au moins. Ainsi, quand "P.L." accoste les passants, propre, bien coiffée, maquillée et installée dans un fauteuil roulant, et mendiant sur le pas d’une maison située à l’angle de la rue 38 à Treichville, non loin de la pharmacie Notre Dame, c’est avec des mots biens articulés, le ton aimable, et une voix bien audible et quelque peu grasseyante qu’elle aborde les passants : « ma petite chérie, tu n’aurais pas un petit quelque chose pour ta Tata aujourd’hui ? »

Enfin, un dernier critère, qui aurait tout aussi bien pu être le tout premier : la nature de la malformation. Toutes les malformations, surtout les plus visibles et les plus « vérifiables » sont les bienvenues. Exit cependant, les tares mentales. Sur ce point, S.F, le mendiant du VGE cité plus haut, est catégorique: « si tu es toc-toc, ce n’est même pas la peine, sinon comment tu vas prendre l’argent avec les gens et comment tu vas faire le point à la fin de la journée ? »

Le profil du mendiant a subi une évolution au fil du temps. Ainsi, l’on remarquera aujourd’hui, que le vieil aveugle muni d’un bol en plastique se faisant guider par un enfant, est un concept qui tend à s’éloigner des grandes artères pour se rapprocher des mosquées ou autres petits quartiers. De nos jours, les mendiants les plus prisés sont jeunes et vigoureux, et leurs malformations doivent être le plus visibles possible. La malformation est aujourd’hui l’élément sur lequel s’appuie le business de la mendicité pour fonder sa stratégie. En effet, plus le mendiant est malformé, plus il suscite d’émotion et de compassion, et plus il est susceptible de rapporter une recette importante.

LE NERF DE LA GUERRE

La question du point financier. Parlons-en justement. Toujours selon S.F., la recette est journalière, et varie en fonction de la zone où l’on se tient pour mendier. Ainsi, pour les mendiants qui travaillent dans les quartiers résidentiels, elle ne se situe pas en dessous de 15 000 francs CFA. Pour les quartiers dits populaires, ce ne sont pas moins de 8 000 francs CFA qui sont versés par mendiant. A.F, qui travaille pour "Tantie T.", verse, lui, en moyenne 12 000 francs CFA. Mais il tient à signifier que cette somme change également en fonction des saisons : « La saison des pluies ne nous arrange pas du tout. On ne gagne pas grand-chose, car le travail est perturbé », se plaint le jeune homme, vêtu d’un tee-shirt rouge délavé et d’un short qui a, un jour, dû être noir. La rémunération du mendiant s’effectue de façon journalière. Mais aucun mendiant n’a accepté de dire exactement ce qu’il gagnait.

DEBOUCHES

Comme tous les travailleurs, le mendiant professionnel pense à la retraite. Rares sont, en effet, ceux qui choisissent de carrière dans la mendicité, et y font de vieux os. La plupart préfèrent se reconvertir dans d’autres secteurs d’activité, notamment le secteur tertiaire. Monsieur A.N, ex-mendiant, s’est reconverti dans le commerce, après avoir mendié pendant une dizaine, voire une quinzaine d’années dans la commune d’Adjamé. Ce cinquantenaire possède, depuis l’année 2000, sa propre flotte de mini cars communément appelés "Dyna", assurant le transport entre la capitale et une ville du Nord-Est du pays.

Dame B.D., elle, a plutôt opté pour le secteur du bâtiment. Après avoir accumulé une somme considérable, pendant seize années passées à mendier dans la commune de Marcory, cette dame qui flirte avec la cinquantaine a pu réaliser la construction de cinq cours communes dans la commune d’Abobo, ainsi que trois villas basses de trois pièces chacune dans la commune de Koumassi.

La mendicité nourrit son homme, serait-on tenté d’affirmer fort de ce qui précède. Les mendiants professionnels se multiplient de jour en jour, à la faveur de la sacro-sainte crise économique que subit notre pays depuis quelques années déjà. Prétexte fallacieux, ou tout simplement décadence sociale ? Pourtant, l’aumône, ce précepte religieux supposé assurer les faveurs de l’être suprême, est une preuve palpable de solidarité humaine. Dès lors, quelle position adopter ? En attendant que soient situées les responsabilités, il se pose cet épineux cas de conscience, qui surgit de l’esprit, à chaque fois que l’on est face à un mendiant, professionnel ou pas : donner, ou ne pas donner ? That is the question.

Ghislaine ATTA

28 janvier 2010

Eléphants, l' élimination était prévisible.

elephantsLa Can 2010 a permis aux Ivoiriens dans leur ensemble de comprendre que la génération dorée incarnée par Didier, Yaya Touré et autres ne peut pas remporter un trophée d’envergure.

Révélations troublantes sur les causes de la dernière débâcle en Angola.

Les Eléphants footballeurs ne font plus la fierté du peuple ivoirien. Depuis le dimanche 24 janvier 2010, les sportifs éburnéens portent encore le deuil. La déculottée subie face aux Fennecs d’Algérie alimente encore les conversations. Pouvait-il en être autrement ? Pour ceux qui suivent cette pseudo-génération dorée, rien d’étonnant. Didier Drogba, Yaya Touré, Kolo Touré, Bamba Souleyman et Consort, se voient au sommet de leur art. Ils se considèrent comme de véritables stars pour qui le drapeau orange, blanc, vert n’a pas grande valeur. Mouiller le maillot lors des compétitions internationales auxquelles participent leur pays, n’est pas une une exigence morale, encore moins un devoir civique. Ils jouent donc à leur guise malgré l’espoir placé en eux. En claire, c’est la Côte d’Ivoire qui devait être reconnaissante vis-à-vis d’eux dans la mesure où ils ont accepté pour la plupart de venir porter la tunique tricolore. C’est cela qui peut expliquer leur propension à jouer comme de véritables cadres sur l’aire de jeu. Mieux, ce qui compte à leurs yeux, c’est le show, les belles femmes et la luxure. Même en regroupement, ils ne s’en privent pas, rangeant aux placards les principes d’éthique, et de règles fixées par la FIF. Que n’a-t-on pas entendu après la débâcle à la Can 2008 au Ghana ? Des femmes avaient été convoyées à Takoradi-Sekondi pour tenir en haleine ‘’nos chers pros’’. Des voix avaient dénoncé ces actes inadmissibles. Mais rien n’y fit. Idriss Diallo, le collaborateur de Jacques Anouma, cité dans cette affaire n’a pas été entendu tout comme Cyrille Domoraud et Tizié Jean-Jacques taxés à tort ou raison de ‘’convoyeurs des gos’’. La vie a continué et les habitudes ont poursuivi leur élan. Pour cette Can 2010, même son de cloche à Cabinda en Angola.

Ils ont fêté l’anniversaire de Bamba

« Ils ont la tête à la fête », dixit Robert Nouzaret, l’ancien sélectionneur français des Eléphants de Côte d’Ivoire. Il ne croyait pas si dire, ce technicien qui a fait découvrir Didier Drogba, Emerse Faé et bien d’autres joueurs ivoiriens qui étaient sur le point de s’engager avec la France. Les Eléphants de Didier Drogba aiment les shows infernals en boîte de nuit. Tous sans exception. Et qui dit show, dit bien sûr les femmes. A chacun de leur regroupement à Abidjan, c’est une horde de jeunes filles qui défile dans leur hôtel. On les appelle « chasseurs d’Eléphants ». Que dire de leurs nombreuses virées en boîtes de nuit à bord de leurs gosses Cylindrées ? Epoustouflant et magique ! L’on se croirait dans les rues New-yorkais aux Etats-Unis.

L’amusement à outrance, c’est l’apanage des pros ivoiriens qui, il faut l’écrire, ne mènent pas cette vie en Europe. C’est une fois en sélection qu’ils se la coulent douce sans se sourciller des responsables de la FIF. Excepté Anouma, personne ne peut leur tenir tête. Que peut dire Idriss Diallo devant Didier Drogba, Yaya Touré et autres millionnaires de l’équipe nationale ? Allez savoir. Et puis ne sont-ils pas des professionnels et des joueurs expérimentés ? Ils peuvent donc sabler le champagne à la veille d’un match d’envergure. C’est pourquoi à Cabinda, ils ont fêté avec brio l’anniversaire de Bamba Souleyman. Un show-anniversaire qui a rassemblée de nombreuses jeunes filles, pendant que les adversaires se concentraient en vue d’affronter les étapes suivantes. Vahid Halilhodzic et les responsables fédéraux n’ont pas eu la poigne nécessaire pour les décourager dans cette initiative. Et depuis ce jour-là, Didier Drogba et ses camarades exigeaient des quartiers libres pour disent-ils se ressourcer et vaincre l’oisiveté.

Bamba Souleyman, qui s’est soudain trouvé des allures de stars, a poussé des ailes et est rentré dans la starmania. Cené Siaka, Kalou Salomon et Bamba Souleyman ont plutôt impressionné par leurs nouvelles coiffures lors du quart de finale devant l’Algérie. On ne le dira jamais assez, la gestion des joueurs ivoiriens est l’une des causes de la dernière débâcle à la Can. A l’heure actuelle du bilan, l’humiliation prend le dessus sur la désolation.



Un patriotisme chancelant !

Qui pourrait ne pas se réjouir d’une victoire des Eléphants? D’aucuns diront certes que le peuple est ingrat. Mais qu’on se le dise honnêtement. On sait quand les pachydermes ont véritablement mouillé le maillot. En 2006 par exemple, une foule immense a réservé un accueil chaleureux aux Eléphants à l’aéroport Félix Houphouët-Boigny lors de leur retour au bercail après la finale perdue de la Can au Caire. Parce que ce jour-là, les Eléphants de Didier Drogba avaient tout donné mais les dieux du foot n’étaient pas au rendez-vous. Il y a même eu mort d’hommes le 29 mars au Félicia à cause des Eléphants. Mais cela n’a pas joué sur la mobilisation des supporters ivoiriens.

Ils ont cru aux Eléphants avant que ces derniers démontrent qu’ils ne méritent pas les faveurs du peuple. La Can 2010 en a été l’illustration parfaite. Des professionnels qui jouent comme des amateurs sans motivation ? Il faut le faire ! Comparaison n’est pas raison, mais il faut reconnaître que le Cameroun de Samuel Eto’O Fils ne capitule pas même quand l’adversaire lui tient tête. Les Lions Indomptables savent se battre jusqu’au bout. C’est cela qui manque cruellement aux Eléphants. Didier Drogba excellent à Chelsea et qui a marqué les esprits à Marseille par son sens du but est devenu le sélectionneur sic en équipe nationale. En vertu de quoi ses arguments doivent décider du sort d’un joueur ? Le patriotisme a pris un sérieux coup en équipe de Côte d’Ivoire. Quels joueurs dorénavant pour le Mondial 2010 ?

© abidjan.net : Jacques Varnié

1 octobre 2009

Les exactions de Dadis Camara, la honte de l' Afrique

Cet homme est la honte de tout un continent. Regardez les images de la barbarie policière en Guinée.

viol_28sptmbr_09okbarbarie Les guinéens meritent-ils un tel président et une telle humiliation?

23 septembre 2009

L' illusion comique d' ADO

014082009114859000000adopaluL’Illusion comique est une pièce de théâtre en cinq actes écrite par Pierre Corneille en 1635, représentée pour la première fois au théâtre du Marais en 1636 et publiée en 1639 chez François Targa. Si cette pièce n’a rien à avoir avec le tableau politique ivoirien, nous pouvons au moins emprunter le titre pour caricaturer les pensées politiques du leader du RDR, lequel vraisemblablement joue la pure comédie digne de Corneille. Et pour cause.

«… Un projet comme celui que je viens de vous présenter est cohérent. Ce n’est pas un catalogue de promesses. Il est sérieux! Il est crédible! Nous l’avons chiffré. Nous savons avec précision combien il va nous coûter. Nous avons besoin en 5 ans de 8 à 10 milliards de FCFA, en plus de nos ressources propres. Nous aurons besoin du soutien de la communauté internationale. Cela ne devrait pas poser problème. Car vous savez tous que mobiliser des fonds, je sais le faire. C’est mon métier. Faites-moi confiance! (…) ce que je vous demande c’est de me donner un mandat clair pour mener à bien le vaste chantier du renouveau de notre pays» (ln Soir Info n° 4229 du mardi 7 octobre 2008 p6). Quel commentaire suscite un tel discours? On constate qu’Ado attaque, comme il est de règle dans de telles circonstances, tous ses adversaires potentiels et en particulier le Président de la République, dont il qualifie les projets de catalogue de promesses (entendez promesses creuses). Ces projets seraient non seulement incohérents, mais aussi ni sérieux, ni crédibles, encore moins chiffrés. Mais lui ADO sait de quoi il parle. Mon œil !

Il appartient à tout candidat de présenter aux électeurs le programme pour lequel il demande à être choisi, il convient quand même de leur présenter un programme fiable et crédible et surtout honnête. Ado affirme qu’il aura besoin d’ un budget de 10.000 milliards pendant les 5 ans de pouvoir qu’il sollicite, en plus des ressources propres du pays, chose qui signifie, étant donné que le budget annuel de la Côte d’Ivoire ces dernières années a toujours avoisiné les 2000 milliards, avec moins de 20% de ressources extérieures, Mr. Ouattara compte gouverner avec un budget d’environ 4000 milliards avec plus de 50% de ressources extérieures. Ce serait endetté à nouveau la Cote d’ Ivoire.

Récapitulons les promesses d’ADO : Yopougon:1000 milliards ; Sassandra:121 milliards FCFA ; San Pedro: 375 milliards FCFA ; Toumodi:58 milliards FCFA ; Yamoussoukro: 500 milliards FCFA ; Mbahiakro : 80 milliards FCFA ; Bouaké : 310 milliards ; Oumé : 70 milliards ; Divo : 247 milliards FCFA. Et surtout n’oubliez pas de vous inscrire sur la liste de ADO pour ne pas rater la pluie de milliards qui tombe sur la terre d’Eburnie.

Nous sommes curieux de savoir d’où proviendra cet argent ? Suffira t-il pour Ado de lever le petit doigt pour que ses amis se dépêchent à décaisser ? A la vérité, Dramane Ouattara prend le peuple ivoirien un peuple ignorant sans culture économique. Il pense que les Ivoiriens ne sont pas assez intelligents pour savoir que ces institutions ou sont assis ses amis, ne donnent pas de l’argent, mais elles le prêtent aux Etats qu’elles jugent crédibles selon leurs propres critères. Si tel était même le cas que Sieur Ouattara pouvait mobiliser une telle somme, ne sommes-nous pas en mesure de lui demander pourquoi il ne l’a pas fait quand il était PM sous Houphouët ? Les Ivoiriens dont je suis si fier se souviennent encore de son passage douloureux pour eux à la primature. Plutôt que de faire valoir sa « capacité de mobilisateur de fonds extérieurs », L’homme venu tout droit du FMI a instauré la carte de séjour ; premier pas vers le concept d’ivoirité (que le Président Gbagbo vient de supprimer), diminué les salaires des enseignants de moitié par une loi lâche et injuste, privatisé (et re acheté) des entreprises étatiques et procédé à une honteuse dévaluation de notre déjà dévaluée monnaie avec pour seul but de renflouer les caisses de l’état. Ou étaient donc ces amis dont il se vante tant ? Pourquoi n’avoir pas actionné ses contacts pour aider le pays là il en avait plus besoin ?

La réalité est que ADO veut encore endetter un pays souffrant au moment ou il fait mains et pieds pour l’obtention du point de décision de l’initiative renforcée pour les pays pauvres très endettés (PPTE), ce qui ferait gagner à la Côte d’Ivoire, environ 500 milliards par an.

Considérons maintenant que le sieur ADO ait vraiment des amis qui peuvent l’aider à sauver la Cote d’ Ivoire comme il le prétend ; la question récurrente de ce constat serait de lui demander pourquoi il ne fait rien pour ville dont il dit être originaire ; c’est-à-dire Kong ? Si vous n’avez jamais vu la misère dans toute sa nudité et laideur, faites un tour à Kong.

Cette ville qui sortait de plus en plus de sa léthargie au début des années 2000 s’est retrouvée dans une misère des plus absolues avec l’arrivée des gens qui disaient défendre la cause du Nord ?! Ado peut se vanter d’avoir des amis, mais des actes concrets ici en Cote d’Ivoire lui manquent. Il n’a servi à aucun poste électif contrairement aux Houphouët ; Bédié et Gbagbo qui ont été d’abord députés avant d’être Présidents.

Tout ce qu’il connaît, ce sont des nominations à divers postes de responsabilités grâce à ses amis. Il a jusque là réussi, mais pour diriger la Cote D’Ivoire, il devra encore prouver plus. Finalement Ado n’est qu’un mirage tout comme l’est son programme. Voter pour ADO serait donc vouloir endetter davantage la Cote D’Ivoire, lui dire que l’homme peut à tout moment déstabiliser le pays comme il le veut et lui donner le droit de venir avec de nouvelles lois cyniques et iniques. Gardons nous de donner à ce DJ Milliard une telle responsabilité. Il peut continuer son chant ; c’est son droit. Krikata krikata ban ban !

Henri Gosse

20 août 2009

ANALYSE : Afrique : la résurgence des coups d’Etat et des tentatives de coups d’Etat

article_photo_1230028604558_5_0 Le dernier coup d’Etat militaire en date sur le continent africain, intervenu en Guinée, le 23 décembre dernier au lendemain de la mort du Président Lansana Conté qui avait dirigé le pays durant 24 ans, vient s’ajouter à la longue liste des coups d’Etat et tentatives de coups d’Etat ayant fait du continent africain le lieu privilégié de ce mode d’accession au pouvoir en ce XXIe siècle. Définitions du coup d’Etat Pour définir le coup d’Etat, nous retiendrons quelques exemples de définitions. Pour Paul LEROY, « le coup d’Etat s’analyse en un changement de gouvernement opéré, hors des procédures constitutionnelles en vigueur, par une action entreprise au sein même de l’Etat au niveau de ses dirigeants ou de ses agents. Cette action (…) est soudaine et sollicite généralement la force » (« Le coup d’Etat », in O. DUHAMEL et Y. MENY, Dictionnaire constitutionnel, Paris : P.U.F, 1992, p. 240). Pour Jean-Pierre PABANEL, « c’est une pratique volontaire et consciente de l’armée ou d’une partie de celle-ci pour s’emparer des institutions étatiques et occuper le pouvoir d’Etat » (Les coups d’Etat militaires en Afrique noire, Paris : L’Harmattan, 1984, p. 5). Pour Issaka SOUARE, c’est « une saisie illégale au plus haut niveau de l’autorité d’un Etat par un nombre restreint des officiers militaires dans une opération discrète qui ne dépasse pas quelques jours » (Guerres et civiles et coups d’Etat en Afrique de l’Ouest : comprendre les causes et identifier des solutions possibles, Paris : L’Harmattan, 2007, p. 55). Ces définitions permettent de distinguer le coup d’Etat du conflit armé interne ou de la rébellion. En effet, contrairement à un conflit armé interne ou à la rébellion, le coup d’Etat ne dure pas longtemps. Il se caractérise par sa soudaineté, sa brièveté. Le caractère discret du coup d’Etat implique un nombre réduit d’acteurs alors que pour le conflit armé interne, on a besoin d’un grand nombre de personnes. Condamnation du coup d’Etat comme mode d’accession de pouvoir en Afrique Pendant la période 1960-1990, la seule forme de prise de pouvoir dans les pays africains était le coup d’Etat : 267 coups d’Etat ou tentatives de coups d’Etat ont été dénombrés (1). L’adoption de nouvelles Constitutions instituant le multipartisme par les pays africains dans les années 1990 avait fait croire que la période des coups d’Etat, qui était le seul moyen de prendre le pouvoir auparavant dans un contexte de parti unique, était révolue. Mais il continue de ponctuer la vie politique des pays africains. En moyenne, on dénombre par an au moins 3 coups d’Etat ou tentatives de coups d’Etat depuis 1990, à tel point qu’en juillet 1999, lors du 35e sommet à Alger (Algérie) de l’Organisation de l’Unité Africaine (OUA) devenue Union africaine (UA), une déclaration condamnant l’usage du coup d’État comme mode d’accession de pouvoir en Afrique a été adoptée. Pour autant, il y a lieu de constater que ce texte n’a pas fait baisser cette moyenne. On continue de recenser des coups d’Etat et tentatives de coup d’Etat sans compter ceux imaginaires ou inventés par certains dirigeants pour détourner l’attention de leurs citoyens sur les vrais problèmes et faire des purges et des exécutions sommaires et extrajudiciaires. Causes des coups d’Etat en Afrique La déclaration d’Alger ne semble pas avoir mis fin à la pratique des coups d’Etat militaires comme mode de conquête de pouvoir et l’Afrique sera, sans nul doute, en proie dans les mois et les années à venir, à un nombre sans cesse croissant de projets de coups d’État, voire des coups d’État si leurs causes ne sont pas identifiées en vue de les prévenir. Les signes avant-coureurs sont perceptibles dans bon nombre de pays africains. En effet, selon beaucoup d’auteurs, « l’environnement sociopolitique » prévalant dans les pays concernés est la cause principale des coups d’Etat. Selon ces auteurs, la faible culture politique, voire son inexistence dans certains pays, rend vulnérables ces pays à l’intervention militaire dans les affaires politiques (2). Tout porte à croire que l’Union Africaine et ses partenaires, tels que l’Union Européenne, les Nations Unies, l’Organisation internationale de la Francophonie, pourtant engagés dans la prévention des conflits, n’ont pas encore pris l’ampleur de ce phénomène, se contentant à l’annonce de chaque coup d’État ou tentative de coup d’État déjoué, de condamner sans s’attaquer aux causes sous-jacentes, notamment l’opposition muselée, le refus d’alternance, les élections truquées, le « tripatouillage » des Constitutions pour supprimer la clause de limitation des mandats à deux quinquennats ou pour léguer le pouvoir à qui on veut, le plus souvent au fils du président comme au Togo… Ce feuilleton sans fin de coups d’État et de tentatives de coups d’État appelle à une réflexion urgente sur le mécanisme d’accession au pouvoir en Afrique. Pour ce faire, tout comme le bannissement des coups d’État, les fraudes électorales, les missions internationales d’observation électorale dévoyées, les « tripatouillages » des Constitutions doivent être condamnés et sanctionnés. Quelle solution ? L’Union Africaine, par la déclaration d’Alger de 1999, condamne toute rupture de l’ordre constitutionnel résultant des coups d’État avec des sanctions automatiques contre les auteurs. Mais aucune mesure n’est prévue contre les dirigeants qui usent de manœuvres frauduleuses et du « tripatouillage » des Constitutions pour se maintenir durablement au pouvoir. Au risque de voir se proliférer dans les prochaines années, des coups d’État « libérateurs », pour changer de régime et favoriser l’alternance, les signes annonciateurs (bâillonnement de l’opposition, fraudes électorales, « tripatouillage » des Constitutions…) subsistant dans bon nombre de pays, il est impératif pour l’Union Africaine et ses partenaires de repenser la gestion du pouvoir politique dans les pays africains. Il convient de renforcer les capacités des acteurs politiques à animer une vie politique apaisée et démocratique en Afrique, ce qui implique l’exigence d’élections libres et transparentes pouvant conduire à des alternances démocratiques. A défaut d’élections libres et transparentes qui pourront permettre de voir se succéder aux affaires des hommes et des femmes plus inspirés et animés par l’exigence de résultats, proposant des idées nouvelles et performantes pour sortir résolument les populations de la misère, nous assisterons à la multiplication des coups d’État et des projets de coups d’État avec le « risque jurisprudentiel Bozizé-Guéi » (3), contre les dirigeants africains dont la mauvaise gouvernance et le refus de l’alternance cristallisent nombre de critiques. Loin de moi l’idée de défendre ou de justifier les coups d’État ou les projets de coups d’État, même ceux qualifiés de pro-démocratiques car ayant pour objectif de créer les conditions de l’essor de la démocratie. D’ailleurs quelle opposition dans beaucoup de pays sur le continent ne s’en prévaudrait pour souhaiter la même thérapie à son profit ? Le risque est grand que la résurgence des coups d’Etat persiste car l’Union Africaine pas plus que ses partenaires, malgré leur condamnation de toute prise de pouvoir par ce biais, ne sont pas en mesure de faire pression sur les dirigeants actuels des pays africains pour garantir des élections libres et transparentes aux populations africaines et un droit de l’opposition à une alternance démocratique, meilleurs antidotes contre les coups d’Etat en Afrique. --------------------------------------------------------------------------------

Les images sont de la redaction

Coups d’Etat et tentatives de coup d’Etat en Afrique depuis 1999

1999
9 avril, Niger, coup d’Etat
30 avril, Comores, coup d’Etat
24 décembre, Cote d’Ivoire, coup d’Etat

2001
8 janvier, Cote d’Ivoire, tentative de coup d’Etat
16 janvier, Congo Démocratique, tentative de coup d’Etat
22-23 juillet, Burundi, tentative de coup d’Etat
28 mai, Centrafrique, tentative de coup d’Etat
19 décembre, Comores, tentative de coup d’Etat
2-3 décembre, Guinée-Bissau, tentative de coup d’Etat

2002
19 septembre, Cote d’Ivoire, tentative de coup d’Etat
5 août, Niger, tentative de coup d’Etat
25 octobre, Centrafrique, tentative de coup d’Etat

2003
15 mars, Centrafrique, coup d’Etat
7-8 juin, Mauritanie, tentative de coup d’Etat
9 juin, Liberia, tentative de coup d’Etat
16 juillet, Sao Tomé e Principe, tentative de coup d’Etat
14 septembre, Guinée-Bissau, coup d’Etat
Fin septembre, Burkina Faso, tentative de coup d’Etat

2004
Mars, Guinée-Equatoriale, tentative de coup d’Etat
28 mars, Congo Démocratique, tentative de coup d’Etat
11 juin, Congo Démocratique, tentative de coup d’Etat
9 août, Mauritanie, tentative de coup d’Etat
28 septembre, Mauritanie, tentative de coup d’Etat

2005
5 février, Togo, coup d’Etat
3 août, Mauritanie, coup d’Etat

2006
22 mars, Gambie, tentative de coup d’Etat
13 avril, Tchad, tentative de coup d’Etat
Août, Burundi, tentative de coup d’Etat

2007
19 juillet, Liberia, tentative de coup d’Etat

2008
6 août, Mauritanie, coup d’Etat
22 novembre, Guinée-Bissau, tentative de coup d’Etat
23 décembre, Guinée, coup d’Etat

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